Quartier de Kumkapi - Mairie : Eminönü
Le grand catholicos réside à Esmiadzin (Echmiadzin), en Arménie tandis que le catholicos de Sis est à Beyrouth au Liban. Les deux autres sont les patriarches de Jérusalem et de Constantinople. L'Eglise grégorienne fonctionne avec le calendrier julien et non grégorien . Noël est célébré le 6 janvier, jour de l'Epiphanie. Le patriarcat stambouliote possède 38 églises, des écoles et de nombreux biens immobiliers pour une communauté estimée à 120 000 individus, banlieue comprise (65'000 personnes en ville)
Sous l'Empire ottoman, les Arméniens grégoriens formaient un « Millet », soit une nation. Les sultans les désignaient même sous le nom de « Nation fidèle ». Ils subirent néanmoins d'effroyables massacres en 1895-96, puis en 1915 (en pleine guerre) par l'armée ottomane et les bandes kurdes, suite à un mouvement indépendentiste dont la Russie avait soutenue la cause, tout en prévoyant une annexion des territoires de l'Arménie ottomane.
Les survivants des provinces orientales (région de Van, Erzurum, Erzincan) furent déportés dans le désert de Syrie, dans des conditions épouvantables.
La Russie, l'Angleterre et la France, après s'être servi des Arméniens afin d'annexer ou coloniser des morceaux de l'Empire ottoman, abandonnèrent ses derniers à leur triste sort lorsque les Ottomans remportèrent plusieurs batailles sur le front est.
Devenus citoyens turcs à part entière à l'Indépendance (1923), les Arméniens (grégoriens) bénéficient de droits particuliers à leur culture, à l'enseignement, et au culte. C'est une des principales minorités non musulmanes de Turquie.
Le patriarcat arménien d'Istamboul, est en fait un complexe composé d'un bâtiment administratif et de la résidence du patriarche, d'une école, d'une cathédrale (Surp Vorodman), d'une église et de trois chapelles (Surp Harutyun, Surp Vortovoz Vorodman, Surp Haç). Enfin, à côté de l'école, pour les enfants pieux, l'église Surp Asdvadzazin.
Sa Béatitude Mesrob II Mutafyan
Eglise patriarcale de Kumkapi / Photo : www.lraper.org
Une rue sépare le siège du patriarcat de la cathédrale qui est elle-même composée de trois bâtiments formant chacun une église. L'église centrale, qui est la principale est ouverte en permanence, tandis que l'église au Nord, sert aux cérémonie spéciales. L'église au Sud n'est plus utilisée depuis de nombreuse année et est en attentante d'une restauration nécessaire. L'ensemble, construit un peu à l'écart des maisons en bois, mais tout de même à l'intérieur des remparts, était isolé du feu, fréquent dans les vieux quartiers stambouliotes. Ainsi, les églises et la résidence patriarcale n'ont jamais eu a souffrir d'incendie.
Le territoire patriarcal compte aussi deux écoles qui sont toujours en activité, malgré le peu d'Arméniens vivant dans ce quartier, à présent, défavorisé et peuplé surtout d'Anatoliens et de Kurdes.